Le 22 novembre dernier, dans le cadre de sa déclaration gouvernementale devant la Chambre des députés, le nouveau Premier ministre Luc Frieden a présenté les principaux éléments de la future politique gouvernementale, arrêtée précédemment dans l’accord de coalition signé entre les partis coalitionnaires CSV et DP.
Dès lors, la FEDIL a entrepris d’analyser de près les points de l’accord de coalition touchant directement aux domaines d’action couverts par elle, à savoir l’orientation et les instruments de la politique de développement et de diversification économiques, les relations de travail, la recherche et l’innovation, le digital, l’environnement et la transition énergétique ou encore les relations économiques internationales avec la dimension européenne du Marché intérieur.
Il est vrai que les intentions gouvernementales ne sont pas encore clairement formulées sur toute une série de sujets. En annonçant des discussions, études ou analyses, les coalitionnaires nous laissent encore dans le flou quant aux orientations finales qu’ils prendront sur ces sujets. Mais ce qu’on peut déjà dire, c’est que les deux partis ont identifié les bons chantiers, des chantiers qui exigent des nouvelles actions ou des réorientations. Reste à espérer que les discussions, études et analyses mèneront aux bonnes conclusions qui permettront au pays de progresser et de prospérer moyennant un renforcement de son économie et des entreprises qui y créent la richesse.
Pour ce qui est de la politique de développement et de diversification économiques, on peut constater une confirmation des secteurs cibles à promouvoir. Du point de vue de l’industrie, on s’attend à une attitude moins ambiguë face à de nouveaux projets d’investissement. La trajectoire de la décarbonisation du tissu productif reste un grand défi. De manière générale, le nouveau gouvernement constatera que la transition vers une économie dite « net zero » ne sera pas une promenade de santé. Les fruits à portée de main étant plus ou moins cueillis, il s’agit maintenant d’allouer des moyens plus substantiels ou de responsabiliser davantage les acteurs économiques aux multiples chantiers et projets qui doivent nous rapprocher efficacement de nos objectifs climatiques et énergétiques.
En tenant compte des annonces faites durant la campagne électorale et des principales préoccupations d’une majorité d’entreprises, nous voyons deux chantiers sur lesquels la nouvelle coalition n’a pas droit à l’erreur. D’abord celui du logement, un vrai problème sociétal expliquant en partie notre problème de pénurie de main-d’œuvre et qui s’est entretemps transformé en une crise sectorielle pour les entreprises de construction et les activités connexes. Ensuite, celui de la simplification administrative visant la réduction de la charge administrative et une accélération des procédures. Notre productivité souffre d’une inflation de textes, de règles et de procédures qui étouffent nos entreprises. Le fléau est national et européen. Il s’agira de s’y attaquer sur les deux fronts.
En ce qui concerne les relations de travail, la FEDIL constate avec satisfaction que ce gouvernement n’a pas l’intention de tout imposer du haut vers le bas, mais qu’il a l’intention d’offrir aux partenaires sociaux et aux employeurs et employés individuels la possibilité de définir ensemble les modèles et solutions qui conviennent le mieux à leurs aspirations et à leurs besoins.
Finalement, le nouveau gouvernement s’inscrit dans la tradition de ses prédécesseurs en s’engageant fermement en faveur du Marché intérieur européen, un engagement qui exige beaucoup de persuasion et de persévérance sur le parquet bruxellois à un moment où l’on ressent un retour vers plus de nationalisme et de protectionnisme. En outre, il souligne l’intérêt de rester ouvert envers nos partenaires commerciaux internationaux, même dans un scénario, où l’Union européenne veut développer un certain degré d’autonomie stratégique et où elle veut promouvoir ses valeurs à travers les relations commerciales que nous entretenons avec ces partenaires.
La FEDIL rencontrera prochainement les nouveaux ministres en charge des portefeuilles qui lui sont proches pour creuser une série de sujets d’actualité ou des sujets qui seront d’une grande importance dans les années à venir. Elle veut écouter et commenter les intentions gouvernementales et confirmer son rôle d’interlocuteur et de partenaire privilégié du gouvernement dans ses domaines de compétences.
L’analyse détaillée de l’accord de coalition est disponible sur le site internet de la FEDIL.