L’histoire de l’humanité est une longue quête d’énergie. De la maîtrise du feu jusqu’à la fission ou demain la fusion nucléaire, l’homme a toujours su utiliser des sources énergétiques nouvelles. Cela a transformé son environnement. La prise de conscience de l’impact des activités humaines sur le climat incite la communauté internationale à vouloir réduire les émissions de gaz à effet de serre. Notamment le CO2 produit à partir d’énergies fossiles.
Le discours dominant est aux « énergies douces », aux « renouvelables ». Il est évident que la force de l’eau, celle du vent et surtout le flux continuel d’énergie en provenance du soleil méritent d’être utilisés davantage. Malheureusement toutes ces sources d’énergies posent problème. La construction de nouveaux barrages se heurte aux défenseurs de la nature. Où construire dans notre pays un nouveau barrage comme celui d’Esch-sur-Sûre ? Les éoliennes ne sont pas acceptées par les riverains, car elles défigurent les paysages. Les panneaux photovoltaïques dérangent moins, mais leur rendement est trop intermittent dans un pays où le soleil brille 1.500, tout au plus 2.000 heures par an, alors que l’année en compte 8.760.
Le gouvernement veut faire de nous des « prosumers », des producteurs et consommateurs d’énergie photovoltaïque. Très bien. Mais comment résoudre le problème du stockage de l’énergie produite en trop lors d’une période de grand ensoleillement ? Comment assurer l’approvisionnement pendant les 6.000 à 7.000 heures sans soleil ? Quels « back-up » sont disponibles, sont possibles ?
Une des rares sources d’énergie n’émettant pratiquement pas de CO2 reste le nucléaire. Dans un pays vivant à l’ombre de Cattenom le seul fait d’y faire référence est constitutif d’outrage à la Nation. Pourtant notre pays continue d’importer 4 fois plus d’énergie nucléaire que le « renouvelable » produit au niveau national. Les électrons circulant sur les réseaux transeuropéens ne sont de toute façon pas estampillés d’après leur origine.
Nos grands voisins font l’amère expérience qu’il y a un gouffre entre l’ambition verte et la réalité brutale. L’Allemagne a décidé de sortir du nucléaire après Fukushima. Depuis les émissions de CO2 augmentent en RFA. L’effort énorme accompli en matière d’énergies solaire et éolienne a nécessité le maintien de centrales à charbon afin de pallier à l’intermittence des sources dites douces. La France vient de s’apercevoir qu’il ne suffit pas de décréter une sortie du nucléaire par la loi. Placé devant l’alternative de fermer des centrales nucléaires jusqu’à 2025 et d’ouvrir des centrales à charbon pour couvrir les besoins énergétiques de la France, le plus vert des ministres, Nicolas Hulot, s’est incliné devant la réalité. Il promet maintenant de réduire pour 2030 ou au plus tard pour 2035 la part du nucléaire dans l’électricité française à 50%.
Comme disait un certain Lénine : « Les faits sont têtus ! » Il ne suffit pas de décréter des ambitions prétendument vertueuses. Il faut avoir le courage de la vérité. La décarbonisation prendra bien plus longtemps que ne le prêchent certains idéologues. Il faut raison garder et ne pas sacrifier à toute mode écologiste. Ainsi, la voiture électrique devra encore subir beaucoup d’améliorations, notamment au niveau des batteries, avant d’être réellement exemplaire en matière d’émissions. Il faut cesser de blâmer le diesel, dont le pouvoir calorifique et le contenu en bio-carburants est bien supérieur à celui de l’essence, émettant ainsi moins de CO2 que ce dernier.
La politique se doit d’observer une neutralité technologique, afin de permettre l’émulation scientifique. C’est d’ailleurs le secteur industriel qui est en pointe en matière d’économie d’énergies et d’efficience énergétique. Ce sont les industriels, pas les idéologues, qui vont gagner la bataille pour un environnement meilleur.