On ne rêve pas de devenir logisticien comme on rêve de devenir enseignant au Luxembourg, mais on a fichtrement besoin des deux. Imaginez-vous un jour au Luxembourg – sans camions, sans camionnettes, sans commerce électronique, sans trains et sans avions ! D’aucuns s’imagineraient avoir trouvé la solution aux embouteillages et au réchauffement climatique. Après ces rêveries utopiques, revenez sur terre et vaquez à vos occupations : faites vos courses, faites-vous dispenser des soins à l’hôpital ou faites construire un logement et vous comprendrez rapidement que faute de logistique, nombre de produits d’usage courant
seraient appelés à disparaître. Il est indispensable de consolider dans l’opinion publique l’importance du transport et de la logistique dans une économie florissante, ouverte et diversifiée, comme celle du Luxembourg.

En 2006, la logistique est devenue l’un des piliers de la politique de diversification économique du gouvernement, en partie grâce à l’excellente position géographique du Luxembourg et de son aéroport. Etant un pays enclavé ou sans accès à la mer, la position centrale du Luxembourg au milieu d’un espace densément peuplé et fortement urbanisé de 111 millions de consommateurs – un corridor appelé la « banane bleue » qui s’étend approximativement de Londres à Milan – est parfaite. Elle permet l’implémentation de solutions efficaces de distribution européenne pour des produits à forte valeur ajoutée. Des entreprises implantées depuis longtemps au Luxembourg distribuent des produits qui viennent du Japon et des Etats-Unis, avec une montée en puissance de l’Asie et de la Chine, en particulier.

Des investissements conséquents ont été observés dans le domaine des infrastructures au cours de la dernière décennie. La transformation du site Bettembourg-Dudelange ultra connecté à l’Europe, lancée par l’ancien ministre de l’économie, Jeannot Krecké, a été poursuivie avec énergie et conviction par son successeur, le ministre Etienne Schneider et par le ministre des travaux publics, Francois Bausch.

La prochaine décennie sera celle de la transformation digitale et environnementale du secteur avec de nouveaux emplois en matière d’analyse et de traitement des données au moyen de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies. Quelques entreprises se sont déjà positionnées pour profiter de l’infrastructure digitale, des compétences dans la sécurité des données et du programme d’investissement du Luxembourg dans une économie digitale. Ces entreprises ont besoin aujourd’hui d’un soutien politique.

Quelque 20.000 employés passionnés, exécutent jour après jour des métiers divers et le résultat de leur effort intellectuel est tangible. La digitalisation est au centre du développement et de l’avenir des nombreuses entreprises transitaires internationales, et permet de développer de nouveaux services et de s’adapter aux plateformes de demain. Créé après la crise en 2009 sous l’impulsion du ministère de l’Économie et de la Chambre de Commerce, le Cluster for Logistics Luxembourg asbl présidé aujourd’hui par Carlo Thelen, a pour mission de servir, représenter et promouvoir le secteur luxembourgeois de la logistique au côté de ses membres. Le Cluster s’implique dans un nombre croissant d’activités locales et européennes traitant des initiatives, règlementations et infrastructures de transport de fret, pour défendre les intérêts du hub logistique luxembourgeois. Il revient aux entreprises de prendre la relève et de s’engager massivement pour porter ce secteur, comme le font nos voisins. Du fait de la mondialisation des marchés et des processus de production, les solutions et services logistiques sont de plus en plus sophistiqués. Les politiques et les entreprises doivent renforcer leur collaboration et investir dans la transformation digitale et dans l’image du secteur auprès du public.

Le développement économique du pays passe par l’émergence et le développement de réseaux logistiques modernisés et de qualité !