Retroussons nos manches, il nous reste du travail! C’est en substance le message du Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, lors de son quatrième et dernier discours sur l’état de l’Union, le 12 septembre dernier devant le Parlement européen à Strasbourg.
L’Union européenne (UE) n’est pas seulement une union économique, mais c’est le plus grand marché unique au monde, représentant 40% du PIB mondial. Et parce que l’UE est aussi une union économique, elle a réussi – unie – à tourner la page de la crise engendrée par la chute de Lehman Brothers il y a 10 ans, mieux et plus vite que ne l’auraient fait les pays européens individuellement.
Il y a de bonnes nouvelles: Depuis 2014, 12 millions d’emplois ont été créés dans l’UE. 21 trimestres de croissance ininterrompus, le chômage est en baisse constante et celui des jeunes est à son plus bas niveau depuis l’an 2000. L’investissement est de retour en Europe: le plan d’investissement –
«le Plan Juncker» – a déjà dépassé son objectif initial et est en route pour mobiliser 400 milliards d’EUR d’investissements. Au Luxembourg, les financements au titre du Fonds européen pour les investissements stratégiques s’élèvent déjà à 104 millions d’EUR pour générer 406 millions d’investissements. L’accord pour prolonger et renforcer le plan Juncker vise la création d’ 1,4 million d’emplois supplémentaires et l’accroissement du PIB de l’UE de 1,3% d’ici 2020. Le programme successeur «InvestEU» post-2020 devrait générer 650 milliards d’EUR d’investissements supplémentaires. D’autres initiatives plus ciblées, telle que VentureEU, programme de fonds paneuropéens de capital-risque, permettront de stimuler l’investissement dans les start-up et l’innovation à travers toute l’Europe.
L’UE compte aujourd’hui des accords commerciaux avec 70 pays. Ce sont autant de marchés qui se sont ouverts pour les produits et services luxembourgeois. Plus de 18% des exportations luxembourgeoises vont en dehors de l’UE. Le commerce ouvert et équitable est et reste une priorité pour la Commission, qui a négocié dernièrement des accords avec le Mexique, le Japon, Singapour ou encore le Canada. Ces accords nous aident à exporter vers d’autres parties du monde des normes européennes élevées en matière de sécurité alimentaire, de droit du travail et de droits des consommateurs, ainsi qu’en matière environnementale.
Il est également prévu d’établir un partenariat économique avec l’Afrique, continent qui fait 36 % de son commerce avec l’UE. L’Afrique bénéficie déjà aujourd’hui du Fonds d’investissement extérieur, lancé il y a deux ans, et qui mobilisera plus de 44 milliards d’EUR d’investissements dans les secteurs public et privé. Cette nouvelle alliance permettra de créer jusqu’à 10 millions d’emplois en Afrique dans les cinq ans à venir.
Vers un marché unique numérique plus innovant – telle est l’une des 10 priorités importantes de la Commission Juncker, avec notamment la libre circulation des données non personnelles. Dans le contexte numérique, de nombreuses entraves au commerce disparaîtront en fin d’année. C’est non seulement une victoire pour le consommateur, mais également une opportunité pour les entrepreneurs luxembourgeois d’accéder à des marchés en ligne jusque-là difficilement accessibles.
Le Président a en outre fait part d’une nouvelle initiative qui devrait intéresser au premier degré les entrepreneurs et les industriels: le renforcement de l’Euro sur le plan international. L’Euro, dont on va célébrer le 20ème anniversaire l’année prochaine, doit devenir l’instrument actif de la nouvelle souveraineté européenne. C’est dans l’intérêt des entreprises européennes, et pour se faire, il faudra aussi parachever l’Union économique et monétaire.
Nous sommes tous responsables du devenir de l’Europe. La participation active des acteurs économiques à toutes ces initiatives sera sans aucun doute une des clés de la réussite. Construisons notre Europe ensemble !