Remplir des critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance) est devenu pour les entreprises une condition de participation aux marchés publics, à des procédures d’achat, des conventions, ou pour les plus grandes, fait au minimum partie du rapport non financier. La RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) permet de gérer les impacts ESG afin d’assurer la résilience et la pérennité de l’entreprise. La RSE est un processus d’amélioration continue qui traite de façon interdépendante les thématiques relevant de la gouvernance, du volet social et de l’environnement. Traduite dans une stratégie d’entreprise holistique, la RSE est de fait la contribution des entreprises au développement durable.

Développement durable

Le développement durable propose un modèle économique qui couvre les besoins actuels des êtres humains, tout en permettant aux générations futures de satisfaire les leurs. Basée traditionnellement sur 3 piliers interdépendants (environnement, social, économie ou gouvernance), la définition actualisée se concentre sur la résilience,
et situe l’économie comme étant l’intermédiaire entre les besoins de la société et les limites des systèmes terrestres. À l’international, l’ONU mobilise la société mondiale autour des 17 Objectifs de Développement Durable (ODD).

Les 3 piliers du développement durable

Environnement

Pour maintenir les services écosystémiques et garantir la survie de notre espèce, les activités humaines doivent nécessairement préserver le système Terre et se poursuivre dans certaines limites planétaires. Or, plusieurs seuils ont déjà été dépassés : dérégulation du climat, perte de la biodiversité, perturbation des cycles biochimiques de l’azote et du phosphore, etc.

Social

Bientôt 8 milliards d’êtres humains sur Terre manifesteront leurs droits légitimes à satisfaire leurs besoins primaires (air propre, eau potable, nourriture…), de protection (logement, santé, droits…), d’accès à des produits et services (commerciaux, culturels, éducatifs, financiers, médicaux, sociaux…), d’avoir un travail décent et de concrétiser leurs aspirations. Bien que la situation humanitaire se soit améliorée au niveau global, un tiers des êtres humains vivent dans des conditions de développement insuffisantes où l’inégalité en termes de revenu, de richesse et de pouvoir demeure trop élevée, notamment pour les femmes. Ce phénomène s’est d’ailleurs accentué au cours de la pandémie.

Économie

La fonction principale de l’économie est de faciliter la distribution de biens et de services. Un développement économique durable devra habiliter chaque être humain à accéder aux biens et services qui lui permettront de vivre décemment, tout en évitant de gaspiller nos stocks de ressources. Les défis consistent donc à réorienter nos systèmes de production vers le capital naturel régénérable et à diminuer notre dépendance aux énergies fossiles. En termes macroéconomiques, il s’agit d’optimiser le système économique en fonction des facteurs de production, en tenant compte des ressources régénérables et non-régénérables, qui agissent comme des limitantes du système.

Vers une économie durable

Notre paradigme économique actuel est basé sur l’hypothèse d’un monde infini aux ressources illimitées. Or, la plupart des matières premières utilisées sont non renouvelables, et les capacités de régénération des ressources naturelles sont limitées. En outre, les écosystèmes terrestres et marins ont des capacités restreintes d’absorption de polluants et de CO2.
L’humanité est actuellement confrontée à de nombreux défis :

  • dégradation de multiples écosystèmes (forêts tropicales, mangroves, rivières, habitats marins, etc.) au profit de surfaces agro-industrielles, urbaines et commerciales
  • surexploitation des ressources non renouvelables : métaux (cuivre, plomb, terres rares…), énergies fossiles (pétrole, charbon…), etc.
  • surconsommation des ressources naturelles régénérables : eau (nappes phréatiques), bois (déforestation), ressources halieutiques, etc.

Les conséquences sont préoccupantes et potentiellement irréversibles : fragilisation des systèmes de support de la vie sur Terre (désertification, climat…), perte de la biodiversité, épuisement imminent de certaines ressources non renouvelables, et capacité de régénération des ressources renouvelables inférieure à leur consommation (Earth Overshoot).

Des modèles actualisés se concentrent sur la résilience et situent l’économie comme étant l’intermédiaire entre les besoins de la société et les limites des systèmes terrestres.

Source: RAWORTH Kate, Doughnut Economics – Seven Ways to Think Like a 21st-Century Economist, 2017

Les acteurs du développement durable

Nos sociétés modernes sont composées de 3 grands acteurs qui peuvent contribuer de différente manière au développement durable : les pouvoirs publics, la société civile et les entreprises.

Pouvoirs publics

Au niveau international, l’ONU (Organisation des Nations Unies) promeut les 17 objectifs de développement durable (ODD ou SDG), en remplacement des Millenium Goals, pour orienter les politiques nationales vers une croissance économique mondiale, socialement inclusive et durable du point de vue de l’environnement.

Au Luxembourg, le gouvernement a publié son troisième plan national pour un développement durable (PNDD3) pour contribuer à l’agenda 2030 des Nations Unies.

Société civile

La société civile est formée par les individus qui composent la population, et leurs opinions peuvent être représentées par des groupements d’intérêt (associations, partis politiques…). En tant que consommateurs et électeurs, les membres de la société sont de mieux en mieux informés sur les enjeux du développement durable, mais sont souvent résistants au changement. Les dysfonctionnements économiques, sociaux et environnementaux sont thématisés dans les médias et les multiples enjeux liés au développement durable (p. ex. égalité des chances, santé, protection des consommateurs, droits des animaux…) ont évolué vers de nouvelles attentes de la société.

Entreprises

Les acteurs économiques sont confrontés aux réalités de leurs impacts sur la société et l’environnement (employabilité, droits de l’homme, nuisances…), et font face à de nouvelles menaces règlementaires ou sociétales (digitalisation, boycottage, chaînes d’approvisionnement complexes…). Or, les entreprises prennent conscience que leur contribution au développement durable peut aussi être une opportunité, tant pour leurs activités que pour la société.
Ainsi, nombreuses sont les entreprises qui participent au cercle vertueux d’une création de valeur partagée, en mettant en œuvre une stratégie de responsabilité sociale (RSE).

La Responsabilité Sociale des Entreprises

La RSE, abréviation de responsabilité sociale (ou sociétale) des entreprises, de l’anglais Corporate Social Responsibility (CSR), regroupe l’ensemble des moyens et actions volontaires d’une entreprise pour contribuer au développement durable. La RSE est l’outil stratégique qui permet à l’entreprise de s’adapter à son contexte économique, social et environnemental, tout en créant de la valeur partagée aussi bien pour elle-même que pour la société dans laquelle elle évolue. L’ISO 26000 est la norme de référence non-certifiable de la RSE. De nature stratégique, la RSE est une nouvelle fonction de support (comme RH, achats, IT…).

Une responsabilité basée sur les attentes de la société

Puisque les activités d’une entreprise impactent l’économie, la société et l’environnement, il est compréhensible que les personnes impactées attendent un comportement responsable et diligent. Traditionnellement, on identifie 4 types d’attentes dans la société qui font émerger 4 types de responsabilités dans l’entreprise : économiques, légales, éthiques et philanthropiques.

La nature exacte de la responsabilité d’une entreprise dépend en grande partie de sa taille et de son secteur. L’importance, voire la matérialité des sujets sociétaux est intimement liée aux intérêts des personnes et entités qui sont impactées par les activités de l’entreprise. Ainsi, si l’entreprise a lancé une startup IT, ses clients seront particulièrement vigilants quant à la protection de leurs données personnelles, et ses investisseurs s’intéresseront davantage à sa pérennité. D’un groupe industriel, le gouvernement exigera probablement des réductions d’émissions de gaz à effet de serre. Dans toute grande entreprise, les syndicats s’inquiéteront de la sécurité et de l’employabilité des salariés.

Les relations entre entreprises et société

L’entreprise a besoin des ressources de la société pour fonctionner. Elle utilise des inputs (travail, connaissances, capital, ressources…) pour les transformer (via des processus) en outputs souhaités (ROI, biens et services, salaires, impôts…), mais aussi non souhaités (pollution, CO2, nuisances…). Il importe donc d’analyser les relations entre l’entreprise et la société.

Deux visions s’opposent : Milton Friedman affirme que l’unique rôle de l’entreprise est de générer du profit pour les actionnaires, les shareholders, alors qu’Ed. Freeman conçoit l’entreprise comme un système de multiples acteurs qui collaborent pour retirer des avantages mutuels et individuels, les stakeholders, ou parties prenantes (à savoir actionnaires, salariés, clients, fournisseurs, gouvernement…). Pour les deux économistes, l’entreprise doit produire de la valeur, mais il y a manifestement un malentendu sur la notion de valeur.

Création de valeur partagée

Pour assurer sa pérennité, une entreprise ne peut plus considérer le retour sur investissement comme seule pierre angulaire de son édifice économique, mais doit concevoir la création de valeur comme un système cohérent. Le capital intangible (compétences, organisation, propriété intellectuelle…), les processus (travail, exécution de tâches…), et la valeur perçue par le client (utilité des biens et services, réputation…) doivent faire partie intégrante d’une stratégie d’entreprise. La valeur financière (profit, argent, ROI…) peut ainsi être considérée comme une simple résultante de la bonne gestion des dimensions précédentes.

Dans la société, la valeur peut se présenter notamment sous forme de 4 stocks : capital environnemental (ressources naturelles, services écosystémiques, climat…), capital humain (êtres humains, santé, sécurité, connaissances, relations sociales, culture…), capital économique (accès à des biens et services, à des fournisseurs et prestataires…) et capital financier (PIB, demande des clients, investissements…). Selon les besoins de l’analyse, le périmètre de cette valeur peut se concentrer sur une commune ou un pays, ou s’étendre à la Grande Région, à l’Union Européenne ou au niveau mondial.

ENTREPRISE SOCIÉTÉ
Finance Économie
Profit Richesse
Clients Biens & Services
Valeur perçue
Niveau de vie
Processus Environnement
Travail accompli
Capital naturel
Connaissances Humain
Capital intangible
Patrimoine immatériel

La valeur ne s’exprime pas en uniquement en termes financier

On s’aperçoit tout d’abord que les actions et décisions prises par l’entreprise peuvent augmenter ou diminuer ces stocks de capitaux, c.-à-d. créer ou détruire différentes formes de valeur dans la société (p.ex. contribuer au bien-être, préserver la santé de ses salariés, se rendre complice de violations des droits de l’homme…). De même, l’entreprise est entièrement dépendante de la société pour toutes les ressources dont elle a besoin. Une société saine et prospère est nécessaire au fonctionnement des entreprises.

Donc, la seule stratégie pérenne pour l’entreprise est de créer de la valeur pour elle-même, tout en préservant et développant la valeur dans la société de laquelle elle dépend. Le choix entre profit ou valeur sociétale ne se pose pas, il est tout à fait légitime et possible de générer du bénéfice et un impact sociétal positif. Cette idée de création de valeur partagée, proposée en 2011 par les professeurs de Harvard Porter et Kramer, a révolutionné le champ d’application de la RSE et surmonté l’antagonisme entre entreprise et société.

L’INDR s’est récemment associé à AFNOR en France et Ecoparc en Suisse pour ajouter une reconnaissance internationale aux entreprises labellisées dans leur pays respectif, par le label Responsibility Europe lequel repose sur des engagements exigeants. Cette valorisation internationale donne une meilleure lisibilité et un positionnement plus affirmé aux entreprises labellisées qui vont au-delà de démarches d’autoévaluation, de rating, de reporting ou de bilans sectoriels. Ainsi affiché à côté du label ESR, le label Responsibility Europe devient un argument de crédibilité et de compétitivité internationales.

La RSE propose de fait un ensemble cohérent d’actions qui répondent à des problématiques sociétales pertinentes pour l’activité de l’entreprise et qui offrent des solutions durables et résilientes tant pour l’entreprise que pour la société (p.ex. santé des salariés, innovation, transparence, empreinte carbone, droits de l’homme, chaîne d’approvisionnement responsable, salaires équitables, employabilité…). C’est ainsi que l’entreprise crée de la valeur partagée pour ses activités et pour la société dans laquelle elle évolue.

Que faire pour devenir une ENTREPRISE RESPONSABLE ?

  • Identifier les attentes de la société envers l’entreprise, et développer une stratégie RSE qui crée de la valeur partagée pour l’entreprise et pour la société.
  • Intégrer les principes essentiels de la RSE dans la gouvernance pour améliorer la prise de décision et la gestion des parties prenantes.
  • Mettre en œuvre une stratégie RH responsable, et adopter un comportement bienveillant et équitable envers les salariés tout au long de leur carrière.
  • Développer une chaîne de valeur écoresponsable pour augmenter l’efficience des activités de l’entreprise et pour limiter ses impacts environnementaux.

Le programme national ESR

Pour accompagner les entreprises sur la voie de la durabilité, l’INDR met à leur disposition le programme national ESR-ENTREPRISE RESPONSABLE, qui présente des moyens d’action concrets pour améliorer la contribution de l’entreprise au développement durable : explications, formations, conseils, solutions pratiques, évaluation, vérification indépendante et valorisation du comportement responsable par l’obtention du label ESR.

Depuis 2010, 1.500 entreprises ont été sensibilisées à la RSE. Les 210 entreprises labellisées ESR forment aujourd’hui l’un des plus grands réseaux d’entreprises responsables en Europe. Elles emploient plus de 55.000 salariés au Luxembourg.
Le programme ESR propose 3 gammes de services adaptées aux besoins de l’entreprise :

Comprendre la RSE

Via le Guide ESR, l’entreprise peut se familiariser avec le développement durable et la RSE. Il expose les principales thématiques RSE et recommande des solutions concrètes pour améliorer la gouvernance, gérer les salariés de manière responsable et optimiser les impacts environnementaux. L’INDR propose en outre un cycle complet de formations en RSE, en collaboration avec la House of Training. Les experts agréés par l’INDR offrent au besoin du conseil sur mesure. Et l’association ProRSE permet aux professionnels de la RSE de se rencontrer et de partager des bonnes pratiques.

Évaluer sa responsabilité

Pour connaître l’état des lieux de la RSE en entreprise, le Guide ESR offre gratuitement aux entreprises une fonction d’auto-évaluation en ligne. L’entreprise peut ainsi facilement mesurer son niveau de maturité en termes de responsabilité par rapport aux enjeux de la RSE au Luxembourg, et commander en option une présentation détaillée du résultat. Cette fonction permet à l’entreprise de formaliser ses accomplissements et l’accompagne dans l’amélioration continue de sa performance ESG.

Bénéficier du label ESR

Le label ESR – ENTREPRISE RESPONSABLE est la marque de distinction qui valorise la contribution de l’entreprise au développement durable et confirme la création de valeur partagée. L’INDR honore ainsi ses bonnes pratiques et lui accorde des avantages concrets.

Le Guide ESR

Ouvrage de référence de la RSE au Luxembourg, le guide ESR est à la base du programme d’accompagnement ESR de l’INDR. Développé en collaboration avec les principaux acteurs de la RSE au Luxembourg, le guide recense les principales attentes de la société du 21ème siècle envers les entreprises et présente une vue d’ensemble des thématiques pertinentes de la RSE.

Fondé sur plusieurs années de recherche par l’INDR et ses partenaires, le guide ESR est une synthèse des principales normes internationales (ISO 26000, GRI…) et a pour vocation d’offrir des explications didactiques des thématiques essentielles de la RSE. Décliné en 40 objectifs et une centaine de fiches pratiques, il rassemble les meilleures pratiques et propose, à côté d’actions rapidement réalisables, des solutions adaptées à l’entreprise, quels que soient sa taille ou son secteur d’activité.

Outil pédagogique, le guide ESR donne les clés aux entreprises intéressées pour devenir acteur du changement en les aidant à faire des choix éclairés et bénéfiques aussi bien pour l’entreprise que pour la planète, l’économie et la société en général. En illustrant le cercle vertueux de la création de valeur partagée, il démontre les bienfaits de la RSE.

Il s’adresse tant aux débutants qu’aux managers engagés en RSE. Le dirigeant ou coordinateur RSE découvre comment développer une stratégie RSE, améliorer la gouvernance, gérer les attentes sociétales et limiter les impacts environnementaux de son entreprise. Le guide ESR prépare l’entreprise à son auto-évaluation en ligne et, en cas d’intérêt, l’accompagne vers le label ESR – ENTREPRISE RESPONSABLE.

Le Guide ESR en ligne

L’INDR propose une version gratuite du guide ESR en ligne (www.esr.lu), qui permet à chaque entreprise de s’autoévaluer à la RSE, indépendamment de sa taille ou de son secteur d’activité. Le guide ESR online devient un formulaire d’évaluation facile d’utilisation qui aide l’entreprise à mesurer son niveau de responsabilité actuel. L’entreprise peut en option commander son résultat détaillé, accompagné d’un plan d’action et d’une présentation sur mesure. Le guide ESR fait fonction de tableau de bord RSE personnalisé qui permet à l’entreprise de suivre l’amélioration continue de sa performance par rapport à toutes les thématiques RSE. Si l’entreprise a atteint un niveau de maturité suffisant, elle pourra, en cas d’intérêt, commander le label ESR afin de valoriser sa politique RSE et d’être reconnue comme ENTREPRISE RESPONSABLE.

Pourquoi s’évaluer à la RSE ?

Évaluer sa responsabilité revient à mesurer la performance ESG (environnement, social et gouvernance). Une évaluation de la RSE permet ainsi à l’entreprise de

  • Recenser les actions RSE existantes
  • Vérifier si elle agit de manière responsable par rapport aux thématiques RSE pertinentes au Luxembourg
  • Identifier les thématiques RSE pertinentes (matérielles) pour son activité
  • Identifier son exposition aux risques liés aux enjeux du développement durable
  • Mesurer son niveau actuel d’engagement en matière de RSE
  • Connaître ses forces afin de valoriser les actions RSE existantes
  • Connaître les faiblesses de son comportement actuel pour identifier des marges de progression
  • Confirmer son comportement responsable par l’obtention du label ESR, une fois un degré suffisant de maturité atteint

Diagnostic et recommandations

L’entreprise parcourt la liste des thématiques proposées et coche le niveau de maturité. Elle peut à tout moment sauvegarder des évaluations partielles de manière confidentielle. A la fin de l’évaluation, elle recevra gratuitement un score. Elle peut également commander en option le résultat détaillé de son auto-évaluation afin d’obtenir un diagnostic personnalisé.

La commande du résultat de l’auto-évaluation permet à l’entreprise de

  • Bénéficier d’une présentation personnalisée par un conseiller de l’INDR
  • Confirmer les thématiques RSE essentielles liées à son activité
  • Vérifier les objectifs atteints
  • Contrôler les niveaux de maturité déclarés
  • Identifier les risques liés à des niveaux de maturité non atteints
  • Obtenir un plan d’action ou d’amélioration
  • Et, en cas d’intérêt, la préparer à la labellisation ESR

Amélioration continue

S’engager dans une démarche responsable s’inscrit dans une recherche d’amélioration continue et une quête d’excellence. Une gestion régulière de la RSE permet à l’entreprise d’améliorer progressivement sa stratégie RSE, de définir des priorités et de mettre en œuvre, pour chaque thématique RSE, des solutions concrètes ou « initiatives ESR ». Pour cette raison, ses informations restent enregistrées de manière confidentielle dans le guide ESR en ligne et peuvent être modifiées à son rythme et selon ses progrès, jusqu’à ce qu’elle soit satisfaite de ses résultats.

Les niveaux de maturité ESR

Confrontée à une problématique spécifique, une entreprise passe naturellement par plusieurs étapes successives. L’INDR propose une échelle d’évaluation déclinée en 5 niveaux de maturité qui reflètent ces étapes de progression et qui se basent largement sur la méthode PDCA (Plan-Do-Check-Act), utilisée en gestion de la qualité.

Pour évaluer sa performance par rapport à une thématique RSE spécifique, l’entreprise sélectionne le niveau de maturité qui correspond à son comportement actuel. Afin de le choisir correctement, elle s’assure qu’elle remplit toutes les conditions requises. Les exigences à respecter pour chaque niveau de maturité sont présentées dans le tableau ci-après.


L’INDR recommande à chaque entreprise d’atteindre au minimum le niveau « Mise en œuvre » pour toutes les thématiques RSE. Le niveau « Partage » est le niveau à atteindre uniquement pour les problématiques RSE identifiées comme matérielles, c.-à-d. qui sont jugées particulièrement importantes et pertinentes pour le secteur ou l’activité de l’entreprise.

Ces exigences vont permettre à l’entreprise d’identifier les prochaines tâches concrètes à accomplir pour atteindre le niveau de maturité suivant. La mise en œuvre d’un plan d’action ou d’amélioration lui permet de progresser au fur et à mesure. Lors de la vérification pour obtenir le label ESR, l’entreprise justifie toutes les exigences du niveau de maturité déclaré et celles des niveaux de maturité antérieurs.

Pourquoi se labelliser ?

Le label ESR – ENTREPRISE RESPONSABLE permet aux dirigeants d’entreprise de structurer, de formaliser et de valoriser leurs engagements en RSE. Le processus de labellisation répond à des objectifs de facilité, de flexibilité et de rapidité de la démarche. L’INDR apporte un soutien efficace aux entreprises tout au long de la labellisation, et offre des solutions et tarifs adaptés à la taille et à l’activité de l’entreprise. Au-delà des bénéfices réels de la mise en œuvre de la RSE, le label ESR offre de multiples avantages concurrentiels aux entreprises.

Mobiliser les énergies

Obtenir un label est un projet collaboratif qui organise les équipes autour d’un projet de transformation de l’entreprise. La labellisation pousse l’entreprise vers une amélioration continue afin de créer de la valeur partagée. En interne, elle agit positivement sur de multiples aspects : gouvernance, sentiment d’appartenance, sens au travail, fierté, dialogue social, ambiance de travail, valeurs, culture d’entreprise, engagement, motivation et fidélisation des salariés, créativité et innovation, etc. Et vers l’extérieur, elle contribue à améliorer la résilience de la chaîne de valeur, la contribution au développement durable, et l’impact positif de l’entreprise.

Confirmer sa responsabilité

En choisissant le système de labellisation de l’INDR, l’entreprise valorise ses efforts et son engagement RSE à travers un label national reconnu et élaboré en collaboration avec les principaux acteurs RSE au Luxembourg. Elle confirme ainsi son positionnement en tant qu’acteur économique responsable qui contribue au développement durable du pays.

Renforcer la confiance et la crédibilité

La labellisation ESR se base sur des critères d’évaluation objectifs et spécifiques. La crédibilité de la politique RSE de l’entreprise est ainsi garantie par un processus de labellisation exigeant, robuste et transparent, complété par une vérification externe effectuée sur site par des experts indépendants agréés par l’INDR.

Assurer la transparence

Une vérification externe répond à d’éventuelles exigences de contrôle par une tierce partie de certaines données de reporting non financier. Un avis objectif de l’INDR concernant la responsabilité de l’entreprise est un gage de transparence envers ses clients et autres parties prenantes, qui lui permet de gagner leur confiance et d’améliorer sa réputation.

Répondre aux exigences ESG des appels d’offres

L’entreprise labellisée a réuni les informations pertinentes pour documenter ses impacts sociétaux (diligence raisonnable, statistiques sécurité-santé, bilan carbone…). Elle est donc préparée pour tenir compte des nouveaux critères ESG dans les appels d’offres de marchés publics et dans les procédures d’achat des clients B2B.

Au-delà des avantages d’une certification objective et crédible en RSE, l’INDR met à la disposition des entreprises labellisées des vecteurs de communication ciblés afin de se positionner solidement comme une ENTREPRISE RESPONSABLE.

Le label ESR associe une multitude d’avantages offerts par ses partenaires et les entreprises labellisées.

Comment obtenir le label ESR ?

Le processus de labellisation ESR s’adapte aux besoins et à la maturité de l’entreprise. Un conseiller de l’INDR l’accompagne pas à pas : un ouvrage de référence, une auto-évaluation en ligne, un plan d’action, des recommandations d’outils et de solutions pratiques, des formations sur mesure, une vérification sur site par un expert agréé, une valorisation du label pendant 3 ans et un pack de communication pour promouvoir son positionnement responsable.

Quel est le temps nécessaire pour obtenir le label ESR ?

Une entreprise qui opère déjà selon des principes responsables et qui possède une gouvernance cohérente, une stratégie RH et une politique environnementale responsable, peut utiliser la labellisation pour optimiser sa stratégie RSE et améliorer la résilience de sa politique. Dans ce cas, la vérification va lui paraître comme une simple formalité, et il est possible d’obtenir le label ESR en quelques semaines. En général toutefois, les entreprises nécessitent plusieurs mois à partir de l’inscription dans le Guide ESR jusqu’à l’obtention du label. Même une entreprise débutante en RSE peut devenir un élève modèle en moins d’un an, si la volonté de la direction est sincère et si un coordinateur formé bénéficie du temps et des ressources nécessaires pour préparer l’entreprise aux défis du développement durable.

Cette initiative co-créée en partenariat avec l’UEL et le Ministère des Affaires étrangères et européennes est un outil d’accompagnement des entreprises dans la mise en œuvre d’une diligence raisonnable (due diligence) dans leur chaîne de valeur. Il s’appuie sur les Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme.

En adhérant au pacte, sorte de charte, les entreprises s’engagent à respecter les droits humains, à nommer un responsable des droits de l’homme, à former les salariés concernés, et à publier un rapport standardisé sur les mesures mises en œuvre. Les entreprises bénéficient au besoin d’un accompagnement sur mesure et d’un retour individualisé et confidentiel sur leur rapport par une expert externe, leur permettant ainsi de s’inscrire dans une amélioration continue en matière de respect des droits humains. L’INDR offre des formations spécifiques en collaboration avec la House of Training.

Les avantages de la mise en œuvre d’une diligence raisonnable sont multiples pour l’entreprise : meilleure gestion des risques, une plus grande compréhension et transparence de la chaîne de valeur, amélioration de la gouvernance, résilience, gestion de la réputation, avantage compétitif, etc.

Les engagements liés au pacte visent aussi à préparer utilement les entreprises en prévision de la publication annoncée de la directive européenne sur un devoir de diligence et la responsabilité des entreprises (Résolution P9 TA(2021)0073).

Quels sont les avantages de la RSE ?

La RSE est une opportunité pour chaque entreprise d’améliorer sa gouvernance, de renforcer son engagement sociétal et de limiter ses impacts environnementaux. L’entreprise assure ainsi sa propre pérennité tout en contribuant au développement durable. La RSE offre un contexte dans lequel les entreprises peuvent réévaluer leurs relations avec la société du 21ème siècle.

Dans une entreprise, la RSE a d’abord un impact important sur les connaissances. Le fait de mieux considérer l’être humain a des effets sur le sens que chacun attribue à son travail, donc sur son bien-être, sa motivation, son engagement et sa productivité. Une telle approche peut se traduire par une chute de l’absentéisme, la fidélisation des salariés et la capacité d’attirer de nouveaux talents (en développant la marque employeur). Pour le dirigeant, la RSE est un outil essentiel pour mobiliser les parties prenantes internes autour d’une vision positive et durable.

En termes de processus, la RSE prépare à la mise en conformité règlementaire. Elle protège les ressources stratégiques de l’entreprise (matières premières, énergie, compétences…) en améliorant ses relations avec sa chaîne d’approvisionnement (fournisseurs, intermédiaires…). En remettant en question la pertinence, et surtout l’efficience de certaines tâches, elle permet d’obtenir les mêmes résultats en utilisant moins d’énergie et de matières premières, en générant moins de gaspillage et de pollution, et en ayant un impact plus favorable sur l’environnement. Dans le même temps, elle encourage l’amélioration continue, la qualité, l’optimisation des processus, la digitalisation, l’innovation, l’économie circulaire et le développement de produits écoresponsables, permettant ainsi de devancer ses concurrents sur les marchés de demain.

Dans un contexte concurrentiel volatil et de plus en plus virtuel, la création de valeur pour le client à travers les attributs et caractéristiques des biens et des services offerts est devenu un défi. Un positionnement responsable et une transparence accrue renforcent l’image de marque et la confiance de toutes les parties prenantes (pouvoirs publics, société civile, associations, concurrents, médias…). Le fait de considérer leurs intérêts permet à l’entreprise d’améliorer sa réputation, de fidéliser les clients existants et de mieux satisfaire leurs besoins, tout en se procurant un avantage concurrentiel.

Souvent considéré comme la seule dimension pertinente de l’entreprise, le profit n’est pourtant que la conséquence d’une bonne gestion des 3 dimensions de valeur précédentes. Comme le ROI est un simple rapport entre dépenses et recettes, les avantages financiers de la RSE sont évidents : être présent sur de nouveaux marchés génère plus de ventes, proposer des biens et services responsables et innovants permet d’augmenter sa marge ; et en étant plus résiliente, efficace et efficiente, l’entreprise fait des économies (réduction de primes d’assurances…), maîtrise ses risques (absence de sanctions, maintien de la license to operate) et diminue ses coûts. En outre, l’entreprise peut accéder plus facilement à des capitaux et à des taux d’intérêt attractifs. Ajoutons que de nombreuses initiatives RSE, en matière de formation professionnelle ou d’efficacité énergétique par exemple, peuvent faire l’objet de subventions et d’aides financières.

Bienfaits de la RSE pour la société

Une stratégie RSE contribue à préserver et à développer la société au sens large. Une action RSE a pour objet de soit limiter des externalités indésirables, soit générer un impact positif dans une des 4 catégories (économie, biens & services, environnement, social), et de contribuer aux 17 objectifs de développement durable qui répondent aux grands défis mondiaux.

La création de richesse et les dépôts monétaires dans les institutions financières représentent une source de financement de nouveaux crédits et génèrent un effet multiplicateur. Le juste acquittement des impôts permet de soutenir une infrastructure administrative, physique et légale. L’entreprise stimule la demande locale de manière directe en tant qu’investisseur et acheteur responsable, et indirectement à travers des flux salariaux réguliers. En renforçant sa résilience, elle contribue à améliorer la compétitivité nationale.

Une entreprise responsable offre des biens et services souhaitables pour la société qui sont dans l’intérêt du consommateur et lui assurent un niveau de vie agréable. Elle a la capacité d’influencer l’opinion publique afin de guider le consommateur vers des alternatives innovantes et écoresponsables (choice editing). La bonne exécution des engagements contractuels stimule et renforce le tissu économique et développe des réseaux de fournisseurs locaux.

Une gestion environnementale permet de réduire l’empreinte écologique des constructions, des équipements et fournitures, d’optimiser l’utilisation de ressources naturelles et d’énergie, de limiter la contribution au réchauffement climatique (émissions de GES) et de réduire les déchets, pollutions et nuisances.

Le respect des droits de l’homme est le fondement de nos sociétés modernes. Grâce à un climat de travail assurant la sécurité, la santé et le bien-être, les salariés bénéficient d’une meilleure santé physique et mentale également en dehors du travail, ce qui décharge les systèmes de sécurité sociale. En gérant la diversité et l’égalité des chances, la RSE favorise l’équité et est facteur de cohésion sociale. Une gestion des affaires transparente inspire la confiance nécessaire pour dialoguer avec les parties prenantes, positionner l’entreprise comme un catalyseur du changement et impulser une dynamique d’innovation sociale.

En conclusion, les itérations successives des bienfaits de la RSE, tels qu’ils se répercutent dans l’entreprise et dans la société, se renforcent mutuellement et donnent naissance à un cercle vertueux pour le développement durable.

Une entreprise ne peut pas se transformer sans leadership. La direction doit marquer sa volonté d’aller de l’avant, en accord avec ses salariés. En ces temps de crise, de nombreuses entreprises doivent se battre pour assurer leur survie, et elles ne considèrent pas forcément la RSE comme une priorité. Pourtant, nous avons remarqué qu’en temps de Covid, les entreprises ont été très nombreuses à solliciter les conseils de l’INDR. Ces entreprises ont bien compris la RSE comme un enjeu stratégique qui permet de renforcer leur résilience pour l’après-crise. Les entreprises se rendent compte qu’il n’est pas si compliqué d’intégrer la RSE à leur stratégie. Elles peuvent déléguer cette tâche à une personne mandatée par la direction, spécialement formée et dotée des ressources nécessaires. Parfois, certaines entreprises veulent trop bien faire et tout faire d’un seul coup. Or, elles peuvent au départ d’abord construire sur l’existant. Ainsi, lorsqu’une entreprise a déjà mis en œuvre une bonne stratégie de sécurité et santé au travail, elle peut la développer en y incluant le bien-être, l’étendre ensuite à sa politique RH, etc. De la sorte, elle se donne des priorités qui s’avèrent utiles pour l’entreprise et ses parties prenantes, et qui s’inscrivent dans l’amélioration continue. Un bon accompagnement comme celui qu’offre l’INDR est primordial pour partir sur de bonnes bases et surtout pour ne pas se perdre dans des démarches non stratégiques pour l’entreprise. Pour me référer concrètement à ma propre expérience, le Groupe Foyer est engagé depuis de nombreuses années dans le processus RSE qui s’est appuyé au départ sur des initiatives sociétales émanant des employés. Aujourd’hui, la RSE dépasse ces initiatives et a trouvé sa place dans notre stratégie, dans une démarche tout aussi enthousiasmante, mais aussi plus structurée et dotée d’une gouvernance propre.
Marc Lauer, Président de l’INDR

Les auteurs
Norman Fisch
Secrétaire général INDR - Institut National pour le Développement durable et la Responsabilité sociale des entreprises
indr@indr.lu