Après l’annulation de la traditionnelle Réception du Nouvel An de la FEDIL en 2021 et le report de l’édition 2022 prévue au début de cette année, toute l’équipe de la FEDIL était ravie d’accueillir quelque 400 invités issus du monde économique, politique, institutionnel ainsi que des entreprises membres de la fédération à l’occasion du « Printemps des Entreprises » qui se tenait le 12 mai à la Luxexpo.

Après avoir souhaité la bienvenue aux invités, dont le Premier ministre Xavier Bettel et l’orateur de la soirée Geert Van Poelvoorde, directeur général d’ArcelorMittal Europe et président d’Eurofer, la présidente de la FEDIL, Michèle Detaille a exposé dans son discours les préoccupations des entreprises face aux énormes défis présents et les attentes de l’industrie à l’égard du monde politique.

FEDIL – Printemps des Entreprises 2022, Photo: Ann Sophie Lindström

« Notre rencontre d’aujourd’hui était impensable, voire interdite il y a quelques mois. Nous pouvons être ici ensemble parce les effets de la pandémie diminuent. Nous pouvons revivre plus ou moins normalement dans notre région du monde. Ce n’est pas encore le cas partout sur notre planète.

Le règne de la maladie et les restrictions qui y sont liées dans plusieurs parties du monde impactent nos entreprises. Beaucoup d’entre nous en ressentent les conséquences directes ou indirectes dans leurs chaînes d’approvisionnement.

Par ailleurs, la guerre menée par la Russie en Ukraine nous touche particulièrement. L’indicible souffrance du peuple ukrainien nous émeut. Elle nous rend solidaires des réfugiés qui s’éloignent des zones de combats. Cette guerre a lieu aux portes de l’Union européenne, sur notre continent. Cela nous interpelle. Cette guerre affecte aussi nos économies. Les sanctions décidées par l’Union européenne à l’égard de l’agresseur russe perturbent nos activités. Monsieur le Premier ministre, je l’ai dit à l’occasion de notre assemblée générale et je le répète ici : La FEDIL soutient pleinement la politique de sanctions menée par l’Union européenne.

Les réactions de nos autorités publiques face aux crises que je viens d’évoquer ont et auront des effets sur notre économie. Selon le type et l’intensité des réactions, les résultats seront différents. Je souhaite partager avec vous quelques réflexions sur les conséquences que ces décisions auront sur notre avenir.

Les mesures de confinement et le nombre important de personnes en incapacité de travail à travers la planète nous ont fait comprendre l’importance d’un bon fonctionnement des chaînes d’approvisionnement dans notre monde globalisé.

La guerre en Ukraine et les sanctions à l’égard de la Russie nous font découvrir les conséquences d’une perturbation d’une partie de cette chaîne globale, une petite partie, certes mais une partie déterminante pour notre région du monde, car elle concerne les approvisionnements en énergie, en matières premières et en produits intermédiaires de base.

Au même moment, la Commission européenne annonce un nouveau cadre légal sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de droits de l’Homme et d’environnement dans les chaînes de valeur mondiales. A quoi nous obligerait ce texte ? Nos chaînes d’approvisionnement du début à la fin, en amont comme en aval, devraient être composées d’intervenants qui répondent à nos standards en matière de droits de l’Homme, de protection de l’environnement ou d’autres critères que le législateur définirait.

Parallèlement, l’agenda de la décarbonation et de la transition énergétique exige l’abandon progressif de plusieurs sources d’énergie, avec comme conséquence l’abandon de procédés qui ont dominé dans nos activités de production et de consommation. Cet agenda prévoit une tarification CO2 ou une taxation incitative des produits locaux ou importés qui ne répondent pas encore aux critères de décarbonation. Notre invité vous en parlera tout à l’heure plus en détail.

Le devoir de vigilance, la transition énergétique, la taxe carbone, les sanctions contre la Russie, ces quatre chantiers sont importants. Nous partageons les objectifs qu’ils poursuivent. Ces quatre sujets nous préoccupent. Ils nous préoccupent parce qu’ils représentent un énorme défi pour nos entreprises et pour nos sociétés. Les orientations et les décisions prises autour de ces thèmes ne se limitent pas à un exercice théorique, elles touchent aux fondements de notre économie.

À l’occasion de la dernière tripartite, nous avons pu remarquer à quel point les représentants de nos salariés sont attachés au maintien du pouvoir d’achat de leurs membres. On a certes pu observer quelques différences entre les syndicats, mais aux yeux de nos partenaires sociaux, l’inflation doit être largement compensée pour permettre à tous les consommateurs d’acheter comme avant.

Or, les quatre sujets que je viens de mentionner (et je pourrais en mentionner d’autres) ont tous un point commun :
ils diminuent une partie significative de l’offre sans garantir pour autant la disponibilité d’une offre alternative comparable. C’est ce que nous vivons en ce moment même. Les consommateurs et les entreprises n’ont pas d’autre choix que d’acheter ou de consommer autrement, de renoncer ou de retarder aussi longtemps que la demande dépasse l’offre disponible. L’inflation règle la question de l’inadéquation me direz-vous. Oui, nous savons tous que ce sont les prix qui rééquilibrent l’offre et demande.
Dans ce cas, le coût social pourrait s’avérer redoutable. C’est ce que nous sommes aussi en train de vivre maintenant. On trouve dans l’accord tripartite des réponses à cette préoccupation sociale.

D’aucuns pensent qu’il n’y a qu’à attendre la fin des pénuries en compensant les hausses de prix pour calmer les consommateurs. Malheureusement, cela ne ferait que différer le problème, car les changements en cours qui affectent l’offre sont structurels.

On ne se trouve qu’au début des bouleversements dictés par l’urgence climatique, par les évolutions géopolitiques ou par l’exportation de nos valeurs à travers les relations commerciales de nos entreprises.

L’enjeu va bien au-delà de la question énergétique ou des matières premières que l’on trouve parfois quasi exclusivement dans des pays dont les pratiques sont peu ou pas compatibles avec nos standards de gouvernance.

Prenons l’exemple du monde immatériel des données, ces fameuses datas dont tout le monde parle. Dans ce domaine aussi, nous nous rendons compte que les pratiques de nos partenaires commerciaux ne sont pas les nôtres.

La genèse, le stockage, le traitement, la protection des données personnelles, le développement et l’application de l’intelligence artificielle ou encore le type d’acteurs impliqués divergent beaucoup en fonction des espaces économiques et politiques.

L’Union européenne est en train de se doter de standards qui visent à concilier le développement ultrarapide du monde digital avec nos valeurs et avec nos standards de sécurité. Cela signifie que des produits de communication, des solutions de décarbonation ou des traitements médicaux basés sur des données ou des algorithmes non conformes aux yeux de l’Union européenne ont vocation à disparaître de nos marchés. Il faudra alors expliquer au consommateur européen qu’il ne peut pas disposer de ces produits ou qu’il ne peut pas utiliser ces services parce qu’ils ne sont pas conformes à nos règles et à nos valeurs.

Nous savons tous, Monsieur le Premier ministre, qu’il n’est ni facile ni agréable d’expliquer aux citoyens qu’il faut renoncer à quelque chose ou qu’il faut le payer plus cher alors que d’autres accèdent facilement au produit ou au service convoité. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles le discours politique porte de plus en plus sur le rapatriement des développements et des productions. Il y a une volonté exprimée par le monde politique européen de nous rendre plus indépendants par rapport aux pays tiers en général et surtout par rapport aux pays ou aux entreprises dont nous réprouvons les pratiques et les valeurs parce que nous les considérons comme contraires aux nôtres.

Cette intention de rapatriement de la production porte plusieurs noms : reshoring, nearshoring, autonomie stratégique ouverte, réindustrialisation , etc… Au-delà des appellations, cette intention louable ne peut que nous réjouir, nous qui sommes au quotidien les acteurs de la production de biens et de services. Si on veut concrétiser cette volonté de produire localement, cela exige de la cohérence dans nos politiques et cela ne doit pas signifier l’abandon de nos liens commerciaux avec d’autres régions.

Parlons de la cohérence :

  • Que penserait-on, Mesdames, Messieurs, d’un pays qui voudrait abandonner un réseau mondial d’approvisionnement au profit d’une ou de quelques productions locales si on sait que le développement, voire la continuité de son économie exige une diversification des sources d’approvisionnement ?
  • Que penserait-on d’un gouvernement qui attaquerait la taxonomie proposée par la Commission européenne sur le gaz naturel et le nucléaire alors qu’il proclamerait dans le même temps qu’il faut construire l’indépendance énergétique européenne ? Si on veut remplacer les importations russes, une augmentation de la production européenne de gaz s’impose car nous en avons besoin comme énergie de transition. Quant au nucléaire, la discussion est lancée par ceux qui veulent développer rapidement une production d’hydrogène indigène pour ne pas tomber dans les mêmes dépendances qu’on a connues pour le gaz et le pétrole.
  • Aujourd’hui, les autorités demandent à certains acteurs de la transition énergétique de reprendre en main des raffineries ou des infrastructures gazières pour assurer l’approvisionnement de notre population dans le cadre d’une contrainte de reshoring, en attendant un déploiement suffisant de sources d’énergies décarbonées. Dans le même temps, on veut exclure complétement du fonds de compensation les investissements qu’ils effectuent. Où est la cohérence ?
  • Est-ce cohérent, Mesdames, Messieurs, que des recours administratifs prennent 10 ans et qu’à la fin on doit se rendre compte que, nonobstant toutes les procédures respectées, on est encore loin de pouvoir accueillir un site de stockage de données, données que l’on dit par ailleurs vouloir rapatrier ou garder chez nous ?
  • Est-ce cohérent de rejeter plusieurs projets d’investissement de production industrielle destinés à desservir le marché régional, des projets que même le plus fanatique de la globalisation trouverait bien lotis dans notre pays ? Notons que ces usines ont été installées en un temps record à nos frontières dans des pays qui ne sont pas moins vertueux que nous.
  • Est-ce crédible de suggérer une exploitation locale ou régionale significative de minerais tels que le lithium ou le silicium, vous savez ces métaux qui entrent dans la composition de nos téléphones, ordinateurs portables et écrans plats ? Leur transformation chez nous est-elle possible lorsqu’on sait que les quelques projets lancés en Europe avancent à peine ou échouent à cause d’une législation restrictive et de possibilités de recours omniprésentes dans nos lois et règlementations ?
  • Est-ce cohérent de suggérer une réduction généralisée du temps de travail quand on prétend vouloir compléter le tissu économique actuel par une panoplie d’activités à rapatrier alors que les activités actuelles peinent déjà à trouver la main-d’œuvre dont elles ont besoin ?

Vous le constatez, le sujet des chaînes d’approvisionnement touche la quasi-totalité des thèmes qui nous préoccupent. Les grands points d’interrogation qui planent sur notre économie y sont tous étroitement liés.

Les retards de livraison, (nous lisons dans le Financial Times que Volkswagen a constaté fin mars que les véhicules électriques sont sold out pour 2022), les pénuries, l’inflation, le pouvoir d’achat, les progrès technologiques de santé ou les chances de réussir la transition énergétique et d’avancer sur le chantier de la digitalisation : tous ces sujets dépendent d’un bon fonctionnement des chaînes d’approvisionnement, y compris de l’accès aux ressources rares et évidemment de la disponibilité de collaborateurs qui s’y investissent.

Il appartient à la politique de trouver le bon équilibre pour tracer un cadre qui tienne dûment compte des souhaits des consommateurs, des ambitions sociétales et de la nécessité de moderniser notre économie. Pour trouver cet indispensable équilibre, il faudra que les décideurs s’attachent chaque jour à penser et à appréhender la question des interrelations, des faisabilités et des effets potentiels des décisions qu’ils prennent.

Nous avons, nous aussi entrepreneurs, un rôle clé à jouer. Par nos efforts de recherche et d’innovation, par le développement et la mise en place de nouveaux business models, par l’introduction progressive de principes de circularité, par le recours aux énergies décarbonées ou renouvelables, ou encore par la promotion du bien-être de nos collaborateurs, nous avons notre part de responsabilité, et elle est importante dans la réussite de ce projet.

Nous espérons que les consommateurs et les investisseurs, y compris les responsables de marchés publics, nous suivront et qu’ils contribueront à la cohérence entre aspirations et comportements.

Monsieur le Premier ministre, nos attentes à l’égard du monde politique sont grandes : nous souhaitons que vous et vos collègues créent un encadrement incitatif à la transition de notre économie vers un modèle durable. Pour cela, il faut de la cohérence, il faut du temps, il faut aussi renoncer à une frénésie de réglementation souvent européenne qui augmente continuellement le pourcentage de travail improductif dans nos entreprises alors que nous devons mettre toutes nos forces dans l’innovation et l’adaptation de nos entreprises à ce monde en constante évolution.

Monsieur le Premier ministre, pendant la pandémie et lors de la tripartite, vous avez montré que vous compreniez les enjeux de la survie de notre économie.
Nous avons constaté que nous sommes capables de réagir vite et de manière appropriée lorsque les forces vives travaillent main dans la main. Nous vous en savons gré. Les défis que je viens d’évoquer sont cruciaux pour nos entreprises. Je vous demande d’utiliser le bon sens et le pragmatisme qui caractérisent notre pays pour aborder ces sujets importants. Je vous demande de le faire ici dans le pays mais aussi au niveau européen, où malgré votre relatif jeune âge vous êtes un des membres les plus expérimentés du Conseil européen.

Nous comptons sur vous et vous pouvez compter sur nous. »

FEDIL – Printemps des Entreprises 2022, Photo: Ann Sophie Lindström

Après ce message engagé de Michèle Detaille, le keynote speaker de la soirée, Geert Van Poelvoorde, prit la parole pour aborder le sujet urgent de la décarbonation de l’industrie de l’acier européenne et les nombreuses incertitudes auxquelles le secteur est confronté.1

M. Van Poelvoorde a expliqué en détail ce qu’ArcelorMittal Europe a déjà fait pour décarboner à ce jour, et ce qu’il faudra faire pour passer à la phase suivante, cruciale :

« Construire des usines de production d’acier à zéro émission de carbone chez ArcelorMittal Europe, cela signifie remplacer les hauts fourneaux par des unités DRI, et construire des fours électriques alimentés par des énergies renouvelables. Le remplacement du gaz naturel par de l’hydrogène vert dans les unités DRI – une fois que l’hydrogène vert sera disponible en quantité nécessaire et à un prix compétitif – permettra de réduire nos émissions de CO2 de 90 %. Et le reste des émissions de CO2 sera capturé et stocké ou utilisé. »

« Nous avons un plan détaillé pour y parvenir et nous sommes prêts à le déployer ; nous avons le soutien à l’investissement des gouvernements belge, français, allemand et espagnol, et nous nous préparons autant que possible, en attendant l’approbation du financement par la Commission européenne. Nous avons soumis des demandes de financement, dans les délais, l’été dernier, mais nous attendons toujours une décision. »

S’exprimant en sa qualité de Président d’Eurofer, M. Van Poelvoorde a ajouté que, dans toute l’Europe, plus de 60 projets à l’échelle industrielle sont sur le point d’être lancés par des producteurs d’acier, réduisant potentiellement les émissions de CO2 de l’industrie de l’acier européenne de 81,5 millions de tonnes d’ici 2030 : « Cela correspond aux émissions annuelles de CO2 par habitant d’environ 13 millions d’Européens, soit plus que les populations de la Belgique et du Luxembourg réunies. Aucune autre industrie à forte intensité énergétique n’a affiché une telle ambition. »

Le vote décidera de l’avenir de l’acier en Europe

Avant les votes sur les révisions de l’ETS (système d’échange de quotas d’émissions de gaz à effet de serre) au sein de la commission de l’environnement du Parlement européen, et un vote en plénière début juin, M. Van Poelvoorde a déclaré :
« La situation est très grave, et urgente. Avec la révision de l’ETS qui est sur la table aujourd’hui, même après que l’ensemble du secteur de l’acier européen ait réduit ses émissions de CO2 de 30 % et investi 31 milliards d’euros en investissements et 55 milliards d’euros en dépenses d’exploitation, le secteur de l’acier européen paiera 8,4 milliards d’euros par an en coûts de CO2 en 2030, à un moment où nous investirons encore massivement dans la phase de transition de la production d’acier en haut fourneau vers la production d’acier par la voie DRI + four électrique2. »

En ce qui concerne l’ETS, M. Van Poelvoorde a également parlé du mécanisme proposé d’ajustement carbone aux frontières :
« Nous saluons cette idée, et nous avons en effet besoin de l’assurance que les importations seront soumises au même coût du CO2 que les producteurs européens. Cependant, tel qu’il est proposé actuellement, l’ajustement carbone aux frontières ne permettra pas d’atteindre cet objectif. Au contraire, il créera une situation où l’acier européen ne sera pas compétitif sur le marché mondial. En l’absence de règles du jeu équitables, nous n’aurons tout simplement pas de marché pour notre acier à coût élevé et à faibles émissions. »

L’industrie a besoin d’une période de transition

S’adressant aux critiques de l’industrie de l’acier qui affirment que les réformes proposées de l’ETS sont nécessaires pour accélérer la décarbonation, M. Van Poelvoorde a expliqué que l’industrie a besoin d’une phase de transition pour avoir le temps de transformer les sites de production d’acier :
« Remplacer les hauts fourneaux par des usines DRI-EAF prend des années – après la phase d’ingénierie, il nous faut deux ans pour la phase de construction, suivie d’une période de tests et de mise en service. Pour chacun de nos projets
DRI + fours électriques, nous allons transformer un site industriel existant en investissant dans des friches industrielles. Nous avons donc besoin d’une phase de transition. Cela nous permettra de continuer à produire par la voie du haut fourneau, en fabriquant de l’acier en Europe et en générant des fonds que nous pourrons réinvestir dans la construction des nouvelles usines dont nous avons besoin pour une production d’acier neutre en carbone. »

Un besoin crucial d’énergie renouvelable à grande échelle

L’accès à des énergies renouvelables abordables à grande échelle est l’un des piliers cruciaux de la production d’acier neutre en carbone et M. Van Poelvoorde a expliqué pourquoi :
« D’ici 2030, l’industrie sidérurgique européenne aura besoin de 150 TWh d’électricité renouvelable provenant du réseau, dont la moitié sera nécessaire pour la production d’hydrogène. Cela représente le double de la consommation totale d’électricité de la Belgique en 2020. L’Europe doit accélérer la création d’un environnement réglementaire pour l’hydrogène vert (stockage, transport), soutenir la construction d’infrastructures et accélérer l’octroi de permis. »

L’importance d’une chaîne d’approvisionnement sécurisée

Il a également rappelé l’importance d’une chaîne d’approvisionnement sécurisée. « Le mois dernier, Ursula von der Leyen a déclaré : « Chaque euro que nous investissons dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique est un acompte sur notre future indépendance énergétique »
et on pourrait en dire autant de l’industrie sidérurgique européenne. Chaque euro investi dans une production d’acier neutre en carbone en Europe est un acompte sur une chaîne d’approvisionnement saine pour la prospérité à long terme de l’Europe. L’acier est stratégique, il fait partie de la chaîne de valeur critique : il ne fait aucun doute que ces chaînes de valeur seront considérablement affaiblies si la production d’acier se déplace hors d’Europe. »

FEDIL – Printemps des Entreprises 2022, Photo: Ann Sophie Lindström

Après ce plaidoyer en faveur de l’acier européen, le Premier ministre Xavier Bettel s’est adressé au parterre de dirigeants d’entreprises pour passer en revue le cumul des défis auxquels l’industrie doit faire face à la suite des crises que sont la pandémie et la guerre en Ukraine. Perturbations des chaînes d’approvisionnement, prix de l’énergie et des matières premières, accélération de la transition énergétique, pénurie de la main-d’œuvre sont autant de défis d’envergure qui demandent des actions communes tant nationales qu’européennes. Au niveau national, Xavier Bettel est confiant que le dialogue social peut faire avancer le pays. Il rappelle aussi que « l’industrie appartient à notre histoire et est profondément ancrée dans l’ADN du Luxembourg. Mais surtout, l’industrie fait aussi partie de notre avenir. »

La soirée s’est clôturée par un cocktail dînatoire et un agréable moment de networking, qui a tant manqué à tous ces derniers temps !

Les auteurs
Laurence Kayl
Head of Communication at FEDIL
laurence.kayl@fedil.lu
435366-617