Membre du conseil d’administration de la FEDIL de 1989 à 2003
Vice-président de 1992 à 2003

« C’est un grand homme de la sidérurgie européenne. Quand, ultérieurement, on jugera ce que Joseph Kinsch a fait d’une ARBED « moribonde » à la fin des années 1960, en passant de la filière fonte à la filière électrique (et ils étaient nombreux à avoir été contre ce passage), on se rendra compte que Joseph Kinsch a sauvé la sidérurgie au Luxembourg. Sans ce passage, il n’y aurait plus de sidérurgie au Luxembourg, ou quasiment. Il a ensuite accepté cette fusion [avec Mittal Steel] qui en a fait le leader mondial. »  C’est en ces termes élogieux que Guy Dollé, ancien président de la direction générale d’Arcelor, caractérisait Joseph Kinsch dans un entretien accordé au magazine Forum (Nr. 304, pp. 55) en février 2011.

Si, au bout d’une carrière de plus de 45 ans au service de l’Arbed, d’Arcelor et l’ArcelorMittal, Joseph Kinsch restera dans les annales comme l’artisan de la modernisation et de l’internationalisation de la sidérurgie luxembourgeoise, son engagement infatigable pour l’économie et l’industrie du Grand-Duché va bien au-delà du secteur sidérurgique. Son souci de la diversification se reflétait, entre autres, dans la prise de participations du groupe sidérurgique dans des sociétés comme IEE, Circuitfoil ou encore Luxcontrol. D’autres acteurs du monde industriel ont pu bénéficier de sa grande expertise économique et de ses qualités humaines à travers les mandats qu’il a exercés dans les conseils d’administration respectifs, comme chez Paul Wurth (1978 – 1997) ou encore chez Cimalux (1972 – 2007). Innovation et entrepreneuriat étaient au centre de ses démarches, comme en témoigne aussi son engagement personnel pour la création du Technoport, incubateur technologique, à la fin des années 90 à Foetz.

Dès 1989, Joseph Kinsch était membre du conseil d’administration de la FEDIL et exerçait le mandat de Vice-président de l’association de 1992 à 2003.

Parallèlement, comme le voulait la tradition, l’homme fort de la sidérurgie luxembourgeoise était Président de la Chambre de Commerce du Luxembourg (1992 – 2004). C’est d’ailleurs lui qui a posé la première pierre du nouveau siège de l’institution, inauguré le 21 avril 2004. Avec cette réalisation, il avait l’ambition de regrouper sous un même toit les différentes associations patronales et de mettre en avant l’importance de la formation continue, en y intégrant un centre de formation sur une surface étendue. « Nous voulons vraiment être la maison de l’économie luxembourgeoise », précisait à l’époque Pierre Gramegna, alors directeur de la Chambre de Commerce.

Cette volonté de fédérer les différents acteurs patronaux ne se limitait pas seulement à les réunir dans un même espace. Ensemble avec les Présidents des autres associations (Chambre des Métiers, ABBL, ACA, clc, FEDIL, Fédération des Artisans et Horesca), il était en tant que Président de la Chambre de Commerce l’initiateur de l’Union des Entreprises Luxembourgeoises (UEL), dont il fut le Président fondateur de 2000 à 2004. Avec la création de l’UEL, les entreprises du secteur privé avaient ainsi une voix unique et forte pour la défense de leurs intérêts.

Le conseil d’administration et la direction de la FEDIL déplorent la disparition de cette grande personnalité de l’économie luxembourgeoise et garderont en mémoire les mérites de Joseph Kinsch, avec reconnaissance et respect.

Les auteurs
Laurence Kayl
Head of Communication at FEDIL
laurence.kayl@fedil.lu
435366-617