Réuni à Stockholm sur invitation de la Confédération des entreprises suédoises, le Conseil des Présidents de BusinessEurope vient de lancer un message fort à l’adresse des décideurs politiques européens et, en particulier, à la future Présidence suédoise. Durant le premier semestre de l’année prochaine, celle-ci devra apporter des réponses aux risques immédiats de pénurie d’approvisionnement et de prix insupportables de l’énergie, créer un répit réglementaire pour les entreprises et relever les défis qui pèsent sur la compétitivité, la croissance et l’emploi à long terme de l’Europe.

En présence du Premier ministre suédois Ulf Kristersson, de la ministre suédoise des Affaires européennes Jessika Roswall et du Commissaire européen Thierry Breton, les présidents des 40 fédérations membres de BusinessEurope ont plaidé unanimement pour une Union européenne qui se concentre sur ses principes fondamentaux : la paix et la prospérité par le commerce et l’intégration économique. Ceci est vital compte tenu de la situation de guerre en Ukraine et pour permettre à l’Europe de continuer à jouer son rôle dans un contexte géopolitique extrêmement tendu. Recréer un environnement attractif pour les investissements en Europe, source de croissance à long terme et facilitant la création d’emplois, est essentiel pour atteindre ces objectifs et soutenir la transition toujours plus nécessaire vers une société plus verte et plus numérique. Les dirigeants des fédérations nationales d’entreprises ont répété que l’Europe a besoin de toute urgence d’une stratégie globale de compétitivité. Ce sont les besoins à court terme et les défis à plus long terme qui doivent impérativement être relevés pendant la Présidence suédoise.

Avec des prix boursiers de l’électricité et du gaz entre 3 et 7 fois plus élevés que chez nos concurrents non-européens, la survie de plusieurs secteurs d’activité industriels est en jeu. Forts de ce constat et en réaction à une baisse significative de la production industrielle en Europe et à de premières délocalisations dues aux coûts de l’énergie, certains Etats membres ont pris les devants en intervenant directement ou indirectement sur les tarifs industriels d’électricité et/ou de gaz. Il en résulte une distorsion de concurrence regrettable au sein du marché intérieur qui amplifie la problématique dans les Etats membres qui veulent se conformer à une solution européenne. Dans ce contexte, l’appel de BusinessEurope en faveur d’un level playing field au sein du marché intérieur et d’une accélération et amélioration de l’action communautaire pour diminuer la facture énergétique des entreprises prend tout son sens.

Il est étonnant et à déplorer qu’en ce moment particulièrement difficile les représentants des entreprises ont dû insister sur une réduction de la charge administrative pesant sur les entreprises. En effet, l’ampleur de la crise économique que ces dernières affrontent actuellement n’a pas apaisé la soif réglementaire des différents silos administratifs et législatifs. Il n’a même pas un répit à l’horizon. On est loin de la règle « one in/one out » qui devrait guider l’action de cet appareil.

Nos attentes reposent sur la Présidence suédoise pour guider l’action du Conseil sur les chantiers promettant une gestion de crise à la hauteur des défis.

René Winkin
Directeur de la FEDIL