Des défis de taille sont à relever pour le secteur de l’assainissement face à la crise sanitaire liée au coronavirus. La FLEA – Fédération Luxembourgeoise des Entreprises de l’Assainissement prend la parole sur un sujet qui nous concerne tous au quotidien.

La FLEA représente à ce jour la quasi-totalité des entreprises privées actives dans la collecte, le tri et le recyclage de tous types de déchets. Fondée en 1986, sa mission consiste à défendre et à sauvegarder les intérêts professionnels de ses membres liés directement ou indirectement à l’assainissement et aux déchets. A cette fin, l’association entretient des relations étroites avec toute institution vouée au développement de l’assainissement de déchets, notamment avec l’administration de l’environnement.

Actualité oblige, les entreprises de l’assainissement doivent s’adapter à la situation et s’organiser afin d’assurer les activités de ramassage de déchets.

Priorité aux ordures ménagères et aux déchets infectieux

En effet, l’enlèvement et la gestion de déchets ont été décrétés dans le règlement grand-ducal du 18 mars 2020 comme « activités essentielles ». Les différents membres de la FLEA, dont quelques-uns se sont vus dans l’obligation d’une fermeture temporaire pour manque de personnel, assurent toujours à 100% la collecte des déchets municipaux et des déchets infectieux tout en s’adaptant aux nouvelles mesures.

D’un côté, en ce qui concerne les déchets collectés auprès de l’artisanat, de l’industrie et des commerces, une forte baisse se fait ressentir à la suite de maintes suspensions d’activités, qui peuvent être estimées à environ 90%. Les activités de nettoyage industriel ont également connu une baisse drastique d’environ 50%.

D’un autre côté, la collecte des déchets infectieux connaît une augmentation de l’ordre de 40% avec tous les problèmes logistiques que cela induit.

Avec le virus, une liste de problèmes spécifiques s’identifie auprès des membres de la FLEA

En premier lieu, la question de l’augmentation importante des coûts se pose au sein des entreprises concernées par la collecte des déchets municipaux ménagers. Sur le terrain, les tensions sont palpables. La désinfection des camions est nécessaire. La distanciation entre les salariés nécessite une réorganisation des équipes. L’absentéisme grandit. Des adaptions qui engendrent forcément des surcoûts, des temps de collecte plus longs, des moyens supplémentaires dont les membres ignorent encore qui en prendra la responsabilité.

Bien que sensible aux marques de sympathie et de remerciement de la population, le personnel travaille dans un climat de crainte et d’insécurité permanents.

S’ajoutent à ces problématiques, toutes sortes de challenges auxquels sont confrontés l’ensemble des secteurs au Grand-Duché de Luxembourg.

Les échéances légales – exemplairement illustrées dans le cas du secteur d’assainissement par la possibilité d’étendre les validités des contrôles techniques des véhicules, par les permis poids lourd des chauffeurs ou encore par les formations continues obligatoires – peuvent considérablement influencer les activités du secteur.

La pénurie des masques, primordiaux à la sécurité des employés, laisse par ailleurs un point d’interrogation sur les visages des membres.

Face à ces questionnements, la fédération a fait appel au Ministère de l’environnement en leur remettant des recommandations à considérer pour le développement futur de l’activité du secteur en temps de crise. Premièrement, dans le secteur d’assainissement, 80% des postes sont occupés par des frontaliers venant de Belgique, de France et d’Allemagne, d’où la nécessité d’assurer une liberté de déplacement du personnel de collecte. Ensuite, en matière de frontières, la FLEA souligne l’importance du maintien des transferts transfrontaliers de déchets, en particulier des déchets infectieux. Finalement, le secteur souhaite voir la mise en place d’informations définissant quelles activités sont à ce jour autorisées, et lesquelles sont, au contraire, interdites.