La récente inauguration du nouveau bâtiment du Service de Santé au Travail de l’Industrie (STI) à Kockelscheuer ainsi que l’arrivée d’une nouvelle directrice médicale en la personne du Dr Irina Minyem sont pour nous l’occasion de présenter plus en détail l’offre de services que le STI propose à ses entreprises adhérentes.

Un service médical interentreprises de plus en plus sollicité

À l’origine de la création du STI était la loi du 17 juin 1994 qui organise la santé au travail au Luxembourg. Cette loi stipule que tout employeur doit soit créer son propre service de santé au travail, soit s’associer avec d’autres entreprises pour organiser un service interentreprises de santé au travail, soit recourir au service national de santé au travail.

À la suite d’une enquête qui a reçu un écho très favorable auprès de ses membres, la FEDIL a pris l’initiative de créer le 19 décembre 1994 le Service de Santé au Travail de l’Industrie en tant que service de santé interentreprises destiné aux employeurs relevant principalement du domaine des secteurs industriels, des services industriels et de la construction, ces entreprises étant nécessairement affiliées à la FEDIL ou faisant partie du secteur de la construction.

Au moment de sa création, le STI, sous la direction du Dr Pierre Blaise, comptait déjà 400 entreprises avec 40.000 salariés inscrits. En plus de son siège social situé à Luxembourg, le STI exploitait des centres régionaux à Wiltz, Colmar-Berg et Esch-sur-Alzette. 30 ans plus tard, le STI compte 610 entreprises adhérentes, représentant plus de 63.000 salariés (au 31 décembre 2023).

Au fil des années, le STI n’a pas seulement vu sa « clientèle » augmenter en nombre, il a également dû s’adapter au changement du monde du travail, à l’évolution du cadre réglementaire ainsi qu’à l’apparition de nouveaux risques et de nouveaux besoins. Pour pouvoir élargir progressivement son offre de prestations, l’équipe médicale a été rejointe par des ergonomes, des psychologues, des infirmiers/infirmières en santé au travail et des techniciens en prévention. Bientôt cette équipe pluridisciplinaire s’est retrouvée à l’étroit dans les locaux qu’elle occupait depuis 2004 au Kirchberg. D’où la décision prise en 2019 d’investir dans la construction d’un nouveau bâtiment qui assure le confort et la sécurité des patients, des visiteurs et du personnel du STI, qui optimise la gestion des flux au niveau de l’accueil et du traitement, qui garantisse l’efficacité des processus opérationnels et administratifs et qui tienne compte de la multiplicité des services proposés. Par ailleurs, il était essentiel que le projet de construction réponde aux standards actuels en termes de consommation énergétique et d’empreinte carbone du bâtiment.

Le STI déménage

Et c’est précisément à tous ces critères que répond le nouveau bâtiment ParcLuxite à Kockelscheuer, conçu par le bureau d’architectes ARCO et officiellement inauguré le 11 novembre dernier.

Suivant le concept « la forme suit la fonction », il s’agit d’un bâtiment moderne et contemporain qui reflète l’ordre et la rigueur des fonctions intérieures à travers des éléments linéaires et des lignes épurées, le tout à échelle humaine. La façade du bâtiment de deux étages est composée de panneaux métalliques qui suivent le rythme des ouvertures et des fenêtres décalées sur chacun des niveaux en surplomb, brisant ainsi l’idée d’un bloc monolithique.

Au niveau de l’aménagement intérieur, les bureaux ainsi que les salles de consultation et d’examen sont adjacents aux murs extérieurs, offrant ainsi une lumière et une ventilation naturelles. Avec une surface brute de 3310 m2 et un volume de 11.400 m3, les nouveaux locaux sont modulables pour pouvoir répondre aux évolutions futures des activités du STI.

À partir du 1er octobre 2024, l’équipe du STI accueille donc ses patients et visiteurs dans son nouveau bâtiment ParcLuxite, situé au 15, rue de l’Innovation à Kockelscheuer. Le déménagement dans les nouveaux locaux a entraîné la fermeture des locaux STI du Kirchberg et d’Esch-sur-Alzette. Le centre régional d’Ettelbruck reste toutefois ouvert.

STI, Service de Santé au Travail de l’Industrie. Photo: Ann Sophie Lindstrém
STI inauguration 2024. Photo: Ann Sophie Lindstrém
STI, Service de Santé au Travail de l’Industrie. Photo: Ann Sophie Lindstrém
STI inauguration 2024. Photo: Ann Sophie Lindstrém
STI, Service de Santé au Travail de l’Industrie. Photo: Ann Sophie Lindstrém
STI, Service de Santé au Travail de l’Industrie. Photo: Ann Sophie Lindstrém
STI, Service de Santé au Travail de l’Industrie. Photo: Ann Sophie Lindstrém

Une large palette de prestations

D’après le Comité mixte OMS-OIT, la santé au travail s’articule autour de trois objectifs: (i) préservation et promotion de la santé du travailleur et de sa capacité de travail; (ii) amélioration du milieu de travail et du travail, qui doivent être rendus favorables à la sécurité et la santé, et (iii) élaboration d’une organisation et d’une culture du travail qui développent la santé et la sécurité au travail.

Dans le cadre de la surveillance médicale des salariés, le code du travail impose un certain nombre d’examens médicaux : d’une part, des examens obligatoires, tels que les examens d’embauche et périodiques, et d’autre part, des examens facultatifs, tels que les examens pour changement de poste ou pour reprise de travail après arrêt prolongé. À cela s’ajoutent des examens à la demande de l’employeur ou du salarié ou encore des examens prévus par la loi sur la protection de la maternité.

Si ces examens se font avant tout pour le bien du salarié, l’employeur lui-aussi bénéficie des retombées de ces actions efficacement mises en place en matière de santé au travail, notamment pour lutter contre l’absentéisme et pour augmenter la satisfaction de ses salariés et la productivité de son entreprise.

L’employeur est d’ailleurs étroitement associé au travail du médecin du travail à maints égards. L’inventaire des postes à risques, établi à la suite d’une étude approfondie du poste et des conditions de travail, en est un exemple. La prévention des risques professionnels en est un autre.

La prévention, qui est l’une des priorités du Service de Santé au Travail de l’Industrie, s’inscrit dans une démarche pluridisciplinaire préconisée par le département « prévention » du STI. Ce département propose d’accompagner les entreprises dans le repérage, l’identification, l’aide à l’évaluation des risques et le conseil en prévention concernant l’aménagement et la conception des situations et postes de travail. Il prend en compte aussi bien les aspects physiques (dimensionnements, efforts, postures, nuisances physiques, manutentions, …) qu’organisationnels (circulation, communication, horaires de travail, organisation des tâches, …). Médecins du travail, ergonomes et techniciens en prévention coopèrent étroitement pour administrer les meilleurs conseils en santé et sécurité au travail aux entreprises adhérentes.

La formation et la sensibilisation touchant aux différents aspects de la santé et du bien-être au travail font bien sûr partie intégrante d’une approche préventive. Agréé par le ministère de l’Intérieur, le STI propose ainsi des cours de premiers secours de même que des cours de maintien des acquis et des cours centrés essentiellement sur le défibrillateur et la réanimation.

Avec l’évolution de la médecine du travail vers un concept plus holistique de « Santé au Travail », la santé mentale des salariés et les risques psychosociaux dans un environnement de travail toujours plus complexe sont également pris en compte lorsqu’il s’agit d’assurer la protection de la santé des salariés. En s’appuyant sur les conseils du service de psychologie du STI, de plus en plus d’entreprises intègrent cet aspect dans leur stratégie.

Finalement, en partenariat avec le Centre Hospitalier de Luxembourg, le STI opère le Centre de Médecine Aéronautique (AEMC) qui est le centre luxembourgeois reconnu officiellement par la Direction de l’Aviation Civile du Luxembourg pour assurer les examens médicaux d’admission et de revalidation de pilotes professionnels, de pilotes privés, de contrôleurs de l’espace aérien ainsi que du personnel de cabine, ceci conformément aux exigences des textes règlementaires de l’European Aviation Safety Agency. Le centre regroupe des médecins examinateurs en médecine aéronautique travaillant en association avec les médecins spécialistes du CHL.

Changement de direction

Compte tenu d’un monde du travail en mutation permanente, les missions du Service de Santé au Travail de l’Industrie sont certainement appelées à se diversifier encore davantage dans les années à venir. Pour mener et coordonner cette équipe pluridisciplinaire, le Dr Irina Minyem a repris le poste de médecin-directeur du STI au 1er octobre 2024, à la suite du départ en retraite du Dr Thierry Grimée. Médecin spécialiste du travail depuis 2006, le Dr Minyem a rejoint le STI en 2018 et était membre du Comité de pilotage du STI depuis 2021. Dans la continuité de ses prédécesseurs, elle est convaincue « que la mission préventive des services de santé au travail passe par le développement de la pluridisciplinarité. ».

Visitez le site internet du STI pour consulter ses publications en matière de santé au travail : https://www.sti.lu/