Des rayons de viande vides dans les surfaces commerciales ? Nous avons tous en ces temps de pandémie été directement confrontés à ces scènes inquiétantes. Cobolux, l’abattoir de Wecker nous offre un aperçu derrière les coulisses de la ligne de production alimentaire.

Cobolux excelle depuis plus de 70 ans avec expérience et qualité dans ses activités d’abattage et de transformation et fabrication de produits de viande. L’entreprise luxembourgeoise compte parmi sa clientèle des boucheries de renom dans le pays et dans la Grande Région. Un répertoire de supermarchés, de nombreux acteurs du secteur Horeca, ainsi que plusieurs collectivités profitent également de leur service et know-how.

Du moins avant l’annonce des nouvelles mesures du gouvernement, le 15 mars 2020, ayant pour but de freiner le développement exponentiel de la pandémie de coronavirus. Un impact profond pour le secteur Horeca.

Les mesures ont l’effet d’une douche froide pour la société : une perte d’un tiers du chiffre d’affaires global et une baisse de 20% des capacités de production se font directement ressentir.

Des clients paniqués et des rayons dévalisés

Mais la crise ne laisse pas le temps à l’entreprise de s’apitoyer sur son sort. Elle réserve au groupe un défi démesuré. Les clients paniqués envahissent les supermarchés et dévalisent les rayons. « Lors de la première semaine de crise, Cobolux a dû réagir rapidement face à la demande phénoménale de la part des supermarchés qui se trouvaient face à une activité commerciale sans précédent », affirme Paul Faltz, administrateur délégué de Cobolux. Il ajoute, « les quantités de viande livrées aux grandes surfaces ont quasiment été quadruplées. Le produit le plus convoité est le steak haché. Constatant la ruée sur les pâtes, les spaghettis bolognese semble être le plat réconfortant en cette période ».

Une situation qui a su lentement se calmer et retourner à la normale. Occupant à l’heure actuelle une équipe de 195 salariés, le groupe Cobolux avec ses 11 filiales de boucheries EMO se compose de 90% de frontaliers. Un fait important à prendre en considération, surtout lorsque le président français Emmanuel Macron a révélé le confinement de la population en France. « Notre plus grande peur pour le futur de l’entreprise était la fermeture des frontières pour nos collaborateurs » dévoile Paul Faltz. Cela aurait eu des répercussions gravissimes sur l’activité du secteur alimentaire au Luxembourg. Le manque de personnel aurait déclenché « non pas une crise sanitaire, mais une crise alimentaire », souligne-t-il.

Paul Faltz insiste sur la mobilisation exceptionnelle de ses équipes, qu’il dit optimiste et motivée. Le chômage partiel touche son équipe commerciale, composée de 5 personnes, dont la mission est le démarchage commercial sur le terrain ainsi que le personnel (7x) de deux boucheries EMO situées dans des quartiers de bureaux, qui ont dû être fermées, faute de fréquentation due au télétravail.  5 autres employés bénéficient du congé pour raisons familiales, une mesure mise en place par le gouvernement suite à la fermeture des écoles.

À ce jour, le Grand-Duché compte uniquement 2 abattoirs sur l’ensemble du pays. Le rôle de Cobolux est donc essentiel pour que les consommateurs puissent continuer à bénéficier de produits portant le label « Made in Luxembourg ».